Histoire de la Butte aux cailles


Origines de la Butte aux cailles


Le nom "Butte aux Cailles" vient de Pierre Caille, un vigneron qui devient propriétaire d'un coteau planté de vignes situé sur la Butte en 1543.

Pierre Caille achète sur cette butte en 1543 un coteau planté de vignes dominant un fleuve, autrefois affluente de la Seine et dénommée la Bièvre.
À l'origine, imaginons que cette colline est recouverte de prairies, de vignes et de bois, avec plusieurs moulins à vent surplombant la Bièvre.
Certains noms actuels de rues rappellent la présence de moulins sur cette colline : rue du Moulinet, rue du Moulin-des-Prés, rue du moulin de la pointe. L'un des deux derniers moulins à vent est demeuré sur la place appelée aujourd'hui "Place Paul Verlaine" jusque dans les années 1860.

L’on y creuse aussi des carrières de pierre et de glaise.

La Butte aux cailles au XVIIème siècle et XVIIIème siècle


Au 17ème siècle, on y pratiqua l'exploitation minière des calcaires coquilliers.
En 1784-1785, la muraille des fermiers généraux est construite au nord de la butte, sur le tracé de l'actuel boulevard Auguste-Blanqui, laissant la Butte-aux-Cailles à l'extérieur de la capitale mais le faubourg est désormais aux portes de la ville.


L'exploit du premier vol en montgolfière


Le 21 novembre 1783, à bord d'une montgolfière de papier alimentée par un feu de paille, Pilâtre de Rozier (1754-1785) et le marquis d'Arlandes (1742-1809) s'envolèrent de la Muette pour attérir sur la Butte aux cailles qui n'était à l'époque qu'une colline campagnarde flanquée de moulins à vent. Ils auraient attéri sur ce qui est aujourd'hui la Place Paul Verlaine.
En moins d'une demi-heure, ils ont franchi 9 kilomètres...

Cet exploit n'aurait pas été possible sans les frères Montgolfier, Joseph-Michel (1740-1810) et Jacques-Étienne (1745-1799), industriels mais aussi et surtout les inventeurs de la montgolfière. La montgolfière est un ballon à air chaud grâce auquel a été réalisé ce premier vol en 1783, premier vol de l'Histoire avec deux êtres humains qui n'avaient pas froid aux yeux et qui n'avaient pas peur du risque.

Le marquis François Laurent d'Arlandes a connu Joseph Montgolfier au collège des Jésuites de Tournon. Jeune, le marquis s'essaie au parachutisme depuis une tour. En 1782, il manque de mourir en sautant d'une carrière de la butte Montmartre.

La Butte aux cailles du XIXème siècle à la première Guerre Mondiale


Le 3 juillet 1815, lors de la capitulation de Paris, après la bataille d'Issy, la butte aux cailles était défendue par deux obusiers et seize canons.

De 1828 à 1910, la ville de Paris mène des travaux pour couvrir la Bièvre, et la Butte prend progressivement son apparence actuelle au début du xxe siècle, restant un village du siècle dernier en plein cœur de Paris : les travaux du Second Empire ont épargné ce quartier périphérique qui a poursuivi son urbanisation sans tenir compte des canons haussmanniens.

Entre la Révolution de 1848 et la première Guerre mondiale, des chiffonniers et des ouvriers du cuir s'y installent. Ce village se peuple de fermes, d’ateliers et de commerces, dans un esprit de convivialité et de liberté, mais les nombreuses activités industrielles utilisant l'eau de la Bièvre, telles que teintureries, tanneries, blanchisseries, mégisseries, et même boucheries, rendirent cette butte insalubre.

En 1860, la Butte aux cailles qui appartenait à la ville de Gentilly est annexée à Paris, elle devient donc parisienne et est rattachée au 13ème arrondissement.

En 1871 a eu lieu la guerre civile à Paris, celle qu'on a appelé la Commune. La butte aux cailles a été le théâtre d'affrontements. Rappelons le contexte : après le Siège de Paris par les prussiens, la ville doit capituler le 27 janvier 1871. Le gouvernement réfugié à Versailles tente de rétablir l’ordre dans Paris, tenu par la Commune. La Butte aux Cailles, alors peu habitée, et dont les fortes pentes dominent la vallée de la Bièvre, est le théâtre de luttes sanglantes le 25 mai 1871. Les Fédérés en ont fait leur quartier général et leur chef, Wroblewski, défend son approche par embuscades et tirs d’artillerie légère. Les Versaillais sont plusieurs fois repoussés, mais en fin de journée, ils tiennent la place d’Italie (alors place Emile Duval, conseiller et général Communard fusillé en avril) puis la butte, tandis que de nombreux insurgés gagnent la rive droite de la Seine.


La Butte aux cailles au XXème siècle


Ce quartier deviendra populaire dans le courant des 1990, après sa rénovation décidée par Jacques Toubon.